Sale temps pour les entreprises françaises. Depuis la signature de l’Accord de Paris sur le climat en 2015, peu d’engagements ont été tenus. Les entreprises du CAC 40 prévoyaient de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour maintenir la hausse des températures en deça des 2°C. Or les principaux organismes climatologiques mondiaux dénoncent l’écart entre les engagements pris et la réalité.
Quatre ans plus tard, et alors qu’un nouveau Sommet pour le climat s’ouvre à New-York, les entreprises semblent enfin mesurer l’urgence de la situation, et le rôle qu’elles ont à jouer dans la lutte contre le dérèglement climatique.
4 ans après la COP21 : un bilan mitigé pour les entreprises françaises
En 2015, 195 pays décidaient d’agir pour limiter le réchauffement en dessous des 2°C, voire même des 1,5°C. Dans les faits, il est aisé de voir que ces engagements n’ont pas eu les répercussions attendues. L’élévation du niveau de la mer s’est accélérée, tout comme l’acidification des océans. Et les concentrations de gaz à effet de serre n’ont jamais été aussi élevées.
Une des raisons tient au manque d’objectif contraignant de la part des entreprises.
Pourtant de petites victoires sont à noter. Treize entreprises du CAC 40 ont réduit leurs émissions de gaz à effet de serre ces dernières années : Atos (-12%), Pernod Ricard (-16%) ou encore Engie (-27%). Pour cette dernière, la réalité est cependant à nuancer, car cette baisse est principalement due à un programme de cessions de ses actifs dans le charbon, et non à un arrêt des activités. Les centrales à charbon ont été vendues à des investisseurs, le problème a donc seulement été déplacé.
Les industries de l’automobile et du luxe apparaissent comme les mauvais élèves : PSA a augmenté ses émissions de CO2 de plus de 60% en 4 ans, l’Oréal de +54% et LVMH de +26%.
D’autres grands secteurs sont également problématiques : les banques, le transport aérien et le secteur agroalimentaire. L’agriculture industrielle est particulièrement visée, notamment l’élevage de bovin et la pratique de la monoculture.
Des engagements renouvelés
En 2017, 91 entreprises ré-affirmaient leurs intentions de trouver des solutions bas carbone et de réduire de façon significative leurs émissions de gaz à effet de serre, dans Le French Business Climate Pledge. En 2 ans, 68 milliards d’euros ont été investis.
Lors de la marche pour le climat du 20 septembre qui a eu lieu partout en France, des entreprises ont été fermées pour que les salariés puissent participer au mouvement. C’est le cas de Sodastream, près de Nantes, par exemple ou encore BackMarket. La marque Patagonia, la compagnie de cosmétiques Lush ou encore le moteur de recherche Ecosia, ont également incité leurs employés à participer aux manifestations.
Des solutions existent pour lutter contre le dérèglement climatique
Les activités humaines sont responsables des principales émissions de gaz à effet de serre. Pour limiter les dégâts, une profonde transformation de nos modèles énergétiques et des secteurs de l’économie est inévitable.
Consommer moins mais mieux, c’est tout l’enjeu de la sobriété économique et donc énergétique.
Certaines grandes marques internationales ont annoncé leur volonté forte de s’engager dans cette lutte. Le patron d’Amazon, Jeff Bezos, souhaite « montrer la voie » en se mettant en conformité avec les objectifs de l’Accord de Paris avec plusieurs années d’avance. Il a pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 20 ans, par l’utilisation entre autre de véhicules électriques pour ses livraisons. Il s’engage également à utiliser 80 % d’énergie renouvelable à partir de 2024.
Nature & Découvertes consacre quant à lui 10% de ses bénéfices nets à des projets de protection de l’environnement via sa Fondation.
Le cadre légal va également dans le bon sens. Un projet de loi anti-gaspillage « pour une économie circulaire » devrait être voté fin septembre. Il prévoit notamment moins de déchets plastiques, une consigne pour améliorer le tri ou encore une réparation encouragée.