Combien de collaborateurs nous ont indiqué ne pas se sentir entendu dans leur entreprise ? Probablement des milliers. En cause : des petites phrases piquantes et bien placées qui finissent par leur faire croire que ce qu’ils ressentent n’est pas valide.
Dans cet article nous vous proposons les 6 phrases les plus courantes et comment y répondre.
« Tu sur-réagis »
Les plus émotifs parmi vous ont probablement déjà entendu leur collègue ou leur manager leur dire cette phrase ?
Quelques pistes de réponses :
« Il s’agit de mon ressenti et il est tel quel. Il est valide, même si tu choisis de l’ignorer. »
« Par rapport à qui ? Qui d’autre vit exactement la même situation que moi ? Personne ».
« Peut-être que tu sous-estimes l’impact de ce que tu as dit ? »
« Ce sentiment se base sur mon expérience personnelle. Tu peux ne pas être en accord avec ce ressenti et c’est parfaitement OK, mais je l’exprime ».
« Je rigolais ! C’était une blague, pas la peine de le prendre comme ça ! »
Ah ces petites blagues qui concernent parfois le physique, parfois le travail… Et quand on fait la remarque à l’autre, il se cache derrière de l’humour pas franchement drôle !
« Ta blague est donc de mauvais goût à mes yeux et elle est blessante. Je considère ce que tu me dis et si tu dis quelque chose offensant, il me semble légitime de te le dire. »
« Oh ça va ça pourrait être pire ! Regarde ce que vit untel ! «
Effectivement, cela pourrait TOUJOURS être pire. Mais il n’existe pas une échelle du mal-être.
« Je le ressens tel quel. La dernière chose dont j’ai besoin c’est de me sentir coupable d’avoir des sentiments ! »
« On ne vit pas en se référant au malheur des autres »
« Tu te fais des films, il faut arrêter d’être parano ! »
Dans le cercle privé, on peut même arriver à des « tu es folle/fou ». Une totale invalidation du ressenti est pire.
« Quand tu dis ça, cela ne change nullement ma perception. Cela ferme simplement la conversation« .
« Ca ne veut rien dire! »
Vous faites remarquer à votre manager qu’il y a du favoritisme, vous faites remarquer à votre collègue que vous vous sentez exclu.e du groupe… Et on vous assène que « cela ne veut rien dire! » Une manière extrêmement dure d’invalider vos émotions.
« Que tu me dises que cela ne veut rien dire ne change pas comment je vois la situation. Je note un fait que j’ai besoin d’exprimer. Comment peut-on travailler ensemble pour le résoudre ? »
« Je sais exactement ce que tu vis, j’ai vécu la même situation »
Quand on évoque une surcharge de travail à son manager ou à son collègue, il peut nous dire cette phrase « je sais ce que tu vis car j’ai vécu la même situation« . Cela peut être également le cas pour un épisode anxieux ou autre événement qui parcourt notre vie.
Cette posture part souvent d’une belle intention : se mettre en empathie avec vous ! Ce cas est donc particulier.
Pourtant une des conséquences souvent évoquée est que le focus se fait donc sur l’interlocuteur qui raconte son expérience personnelle et non plus sur celui qui avait besoin d’évoquer son mal-être.
Une réponse est « Je suis désolée que tu aies eu à vivre ça » et de vous mettre en empathie à votre tour avec votre interlocuteur. Cela peut hélas vous donner l’avis qu’on invalide votre vécu. Vous pouvez néanmoins vous nourrir des solutions qu’il a lui même mises en place.
D’ailleurs dans la formation PSSM on vous apprend justement à réagir face au mal-être psychique d’un collègue ou d’un proche.