S’il y a bien un sujet peu évoqué dans le cadre du travail, c’est celui de la mort. Dans la vie de tous les jours, il est déjà difficile d’en parler alors dans le cadre professionnel, on l’évite. Pourtant, le deuil est un sujet qui nous concerne absolument tous.
La perte d’un être cher est une expérience douloureuse et éprouvante qui vient souvent changer tous les repères de celui qui le traverse. Comment mieux accompagner un collègue en deuil ? Quelques pistes.
Impact d’un deuil sur un collaborateur
On a beau parler d’équilibre vie pro / vie perso et de cloisonnement de ces 2 sphères, il est impossible de penser qu’un collaborateur qui vit un deuil sera comme à son habitude au travail.
Lorsque cela arrive, le monde peut soudainement sembler sombre et sans espoir. Et on fait souvent face à des émotions et une douleur intense..
Chacun réagit de façon différente. « Je suis allée travailler le lendemain du décès de ma mère. Je savais que j’allais vivre une des semaines les plus compliquée de ma vie jusqu’à l’enterrement. Aller au bureau était une soupape pour penser à d’autres choses ».
D’autres au contraire se sentiront incapables de quoi que ce soit.
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de faire son deuil, et chacun traverse cette période à sa manière.
Comment accompagner un collègue qui vient de perdre un proche ?
1/ Exprimez vos condoléances
Nous ne sommes pas égaux face à la mort : pour certains, il s’agit d’un sujet impossible à aborder quand d’autres sont plus à l’aise. Sans entrer dans de longues discussions, vous pouvez simplement exprimer vos condoléances.
Cela permet au collaborateur endeuillé de savoir que vous vous compatissez à sa douleur et que vous ne la niez pas.
Evitez d’être intrusif : un message, une carte, un appel… Adaptez-vous au mode de communication de votre collègue en respectant son intimité.
Certaines personnes ont besoin d’en parler quand d’autres enfouissent le deuil à l’intérieur.
2/ Proposez votre aide si vous vous sentez capable
La perte d’un être cher est une expérience difficile qui peut affecter la productivité et bien évidement le bien-être mental de votre collègue.
En plus du tourbillon d’émotions il y a un plongeon dans un tourbillon administratif. Les papiers à gérer suite au décès créent une forte charge mentale.
Pour accompagner votre collègue, vous pouvez lui proposer de le soulager de certaines tâches du quotidien. En lui libérant du temps et de l’énergie, vous pouvez l’aider à se concentrer sur son deuil.
« Une collègue dont je n’étais pas spécialement proche m’a aidée à comprendre toutes les démarches que je devais mener. Elle était passée par là quelques mois auparavant et comprenait ma douleur. D’autres collègues ne savaient pas comment réagir, je ne leur en veux pas mais avoir une épaule sur qui me reposer a été précieux. »
3/ Ecoutez avec empathie
Peu de mots peuvent soulager la douleur. Rappelez-vous qu’offrir un espace d’écoute est déjà beaucoup. Votre collègue n’attend pas forcément que vous lui donniez une solution.
Si vous vous sentez gauche et ne savez pas forcément faire, vous pouvez l’exprimer « je ne sais pas quoi dire qui pourrait soulager ta douleur, mais je suis là pour t’écouter si tu veux en parler ».
4/ Faites confiance
Certains jours, votre collègue aura besoin de prendre du temps pour faire face à sa douleur ou pour des démarches administratives.
Si vous le pouvez, soyez flexible avec les horaires de travail mais aussi avec les délais.
Nous vivons dans une société au temps court mais accorder ce temps permettra au salarié lui permettra de mieux faire face à la période.
5/ Proposez l’aide d’un professionnel
Il n’est jamais facile de conseiller à quelqu’un d’aller consulter un psy. Pour autant le deuil est un des événements les plus difficiles à affronter pour lequel une aide professionnelle peut être précieuse.
Si vous sentez que votre collègue est plongé dans une détresse qui se prolonge, vous pouvez lui parler des soutiens possibles : plateformes psy si votre entreprise en propose une, site web proposant des ressources, professionnels de santé, psy, groupes de soutien…
Si vous avez peur qu’il le prenne mal (nous ne sommes pas tous à l’aise avec l’univers psy), vous pouvez inviter votre collègue à consulter son généraliste. Il est normalement un tiers de confiance et saura ce qui est bon pour lui.
D’une façon globale, invitez-le à prendre soin de lui. Un tel événement est souvent vécu comme un bigbang qui génère de nombreuses questions quant à son propre chemin de vie.
6/ Ne transposez pas
« Paul de la compta, lui, était opérationnel au bout de 3 jours », « il devrait prendre des jours, je ne comprends pas qu’il ne s’arrête pas », « faut arrêter maintenant, cela fait 1 an »…
Nous avons souvent tendance à transposer. Mais face au deuil : chacun est différent. Ce n’est pas parce que vous avez souhaité passer du temps en famille, que cela sera le cas pour lui. Certains collaborateurs préfèrent continuer à travailler normalement car il s’agit du seul domaine dans lequel il n’y a pas de big bang et qui reste stable.
Ne jugez pas.
Le deuil, un sujet souvent oublié
Le deuil est un des processus les plus intimes qui soit et ne suit aucune règle. On peut penser qu’il ne s’agit pas du rôle de l’entreprise que d’en parler mais former collaborateurs et salariés sur le sujet permet de mieux accompagner le parcours en entreprise.
On en parle rarement car le sujet n’est pas « enthousiasmant », mais il s’agit d’une thématique à travailler quand on pense à la marque employeur. Les 3 jours de « congés » accordés par les entreprises étant bien évidemment insuffisants.
Dernier point, ces moments sont souvent ceux lors desquels la bienveillance s’invite le plus dans le monde du travail. On fait preuve d’humanité.
Nous sommes preneurs de vos témoignages sur les réseaux sociaux : quels sont les mots qui vous ont réconfortés ? Que cela a-t-il changé dans le cadre de vos relations professionnelles ?