Nous ne comptons plus le nombre d’articles publiés concernant la grande démission… Pour autant, il semble que beaucoup de managers restent dans le flou : « comment fidéliser mes équipes ? », « J’avais pourtant l’impression d’avoir bien fait les choses », « je me sens trahi » sont des propos qui nous sont régulièrement rapportés engendrant frustration, dépit voir parfois démotivation… Nous partageons aujourd’hui les résultats d’une étude qui peuvent aider à mieux comprendre.
Entre croyances et réalité
L’éditeur de solution RH UKG s’est intéressé au sujet du ressenti des collaborateurs et des managers et a mené une enquête internationale à travers 6 pays en janvier 2022.
L’étude a identifié un fossé entre managers et collaborateurs quant aux raisons des départs dans le cadre de la Grande démission.
Dans un premier article Pourquoi les managers démissionnent vs pourquoi les salariés démissionnent ?, nous évoquions les principaux motifs de démission des salariés : après le salaire venait l’absence de reconnaissance ou de sentiment d’appartenance.
Un motif pas même évoqué par les employeurs quand on leur demandait, selon eux, la raison des démissions de leurs équipes.
Principaux motifs de démission des salariés dans l’esprit des employeurs
- Rémunération
- Famille/Éducation des enfants/Personnels
- Trop de précautions liées au COVID
- Mauvais équilibre vie professionnelle-vie privée/Burn-out
- Faibles opportunités de carrière
- Réduction du temps de trajet
Principaux motifs de démission des salariés dans les faits
- Rémunération
- Absence de reconnaissance ou de sentiment d’appartenance
- Mauvais équilibre vie professionnelle-vie privée/Burn-out
- Faibles opportunités de carrière
- Mésentente avec la direction
- Culture d’entreprise laissant à désirer
L'illusion d'avoir bien fait les choses
La distorsion va plus loin : souvent les managers ont l’impression d’avoir mis en place des stratégies pour retenir les collaborateurs.
75% estiment avoir tenté de garder le collaborateur quand seulement 44% des démissionnaires pensent que leur manager a essayé de les retenir.
Pour autant, 1 employé sur 4 reconnaît ne jamais avoir exprimé ses griefs ou sa volonté de partir auprès de son manager avant de présenter sa démission.
91% des managers estiment pourtant avoir instauré un environnement propice à la formulation des éventuels griefs mais seulement 64% des employés ont eu ce sentiment.
Ces chiffres montrent la distorsions entre la perception côté managérial et côté employés…
Que mettre en place ?
Alors que faire ?
Si on s’en tient aux résultats de cette étude, outre la hausse de salaire, ce que les salariés auraient aimé voir de la part de leur manager ou de leur employeur :
- Augmentation des avantages
- Proposition d’une promotion ou d’un nouvel intitulé de poste
- Allégement de la charge de travail en recrutant
- Plus de flexibilité sur le télétravail
- D’avantage d’autonomie dans leurs fonctions
Ces 5 propositions ne sont pas surprenantes dans la mesure où elles font partie des facteurs influant la qualité de vie au travail et le bien-être des collaborateurs.
Autre élément important mis en avant dans cette étude UKG :
Les collaborateurs français sont les plus en proie au regret : 6 sur 10 déclarent qu'ils étaient mieux dans leur ancien travail.
Travailler sur quelques éléments servirait donc tout autant à l’entreprise qu’aux collaborateurs.
De nombreuses études et modèles théorisent le bien-être au travail. Il nous parait toujours intéressant de croiser les différentes données et de mettre en avant les chiffres les plus récents.