Le bien-être des collaborateurs est-il favorisé par l’open-space ou au contraire ? C’est la question que notre équipe s’est posée face à tant de retours allant dans le même sens.
Sur le papier, les intentions sont louables
Permettre la sérendipité des rencontres, inviter les salariés aux déplacements, favoriser la transparence, stimuler les échanges. Des bureaux ouverts semblent être LA solution pour éviter l’entre-soi qui peut parfois exister dans les entreprises et permettre aux collaborateurs de se mélanger.
Et pourtant…
Des retours pas si fabuleux
« Chez nous, les RH ont tout fait pour stimuler les interactions et ils ont voulu mettre en place un open space. Sauf que la culture d’entreprise est au travail et que la transformation n’a pas été accompagnée. Si bien qu’aujourd’hui on trouve la même mentalité mais dans des locaux aux murs rouges et jaunes; cela permet au gris des costards de ressortir. En prime, pour marquer le mécontentement face à la situation, beaucoup de cadres font la gueule. Maintenant que pouvons-nous faire ? »
« Depuis qu’on a l’Open space, tout le monde a un casque sur les oreilles et tout passe par messagerie interne ! »
« Pour les créatifs chez nous, c’est parfait, je vois les jeunes heureux de se retrouver et fourmiller de 1000 idées. Mais pour moi, pour me concentrer, c’est une horreur. Si on est OK pour le télétravail en parallèle, pourquoi pas ! »
« L’angoisse chaque lundi matin. Nous n’avons pas de siège attribué et l’entreprise a considéré qu’en moyenne seulement 50% de nos équipes seraient en même temps sur site. Sauf que le lundi matin, avec toutes les réunions, il y a du monde. Je suis obligée d’arriver 1h30 plut tôt que d’habitude pour être certaine d’avoir un siège ».
Qu’en dit la science ?
Ethan Bernstein et Stephen Turban de Harvard ont mesuré l’impact sur deux entreprises étant passé des bureaux fermés à l’open space. Conclusion ? La communication a chuté de 72% en face à face et le volume de communication par emails a quand à lui grimpé en flèche, tout comme celui des messages envoyés via les outils internes.
Quelles conclusions en tirer ?
Probablement qu’il faut attendre de futures études… Mais surtout, qu’il est indispensable d’analyser le réel besoin de l’entreprise avant de se lancer dans un changement « pour paraître cool ». S’il est évident qu’on augmente le niveau de bonheur du DAF de l’entreprise, il est plus que primordial de prendre en compte les conséquences indirectes de l’open space et surtout d’accompagner les salariés.
Enfermer des salariés dans une salle ne suffit pas à créer de réelles synergies entre eux (si vous avez besoin de vous en convaincre il suffit de regarder les émissions TV du moment). La magie n’opère pas si facilement : pour créer du liant, il faut tout autant une cause commune, des valeurs partagées, une vision de demain mais aussi que les salariés se connaissent et s’apprécient.
Les espaces de travail se doivent d’être créés de façon intelligente pour répondre aux enjeux de l’entreprise mais aussi aux besoins des salariés et ils ne sont pas homogènes. Si des espaces collaboratifs feront probablement partie de la donne du futur de l’entreprise, l’open space pourra très rapidement devenir ringard si les prochaines études établissent un lien entre ce type de locaux et la souffrance des salariés.
A suivre…