Selon une étude Indeed d’octobre 2019 (réalisée par Bilendi sur 300 personnes en recherche d’emploi et 300 professionnels des ressources humaines), 68% des recruteurs attachent de l’importance aux expériences personnelles et aux hobbies dans un CV. Et 96% ont l’habitude d’aborder ce sujet en entretien.
Après les hard skills qui se caractérisent par les compétences techniques, et les soft skills qui font référence au savoir-être, on parle aujourd’hui de mad skills c’est-à-dire des « compétences folles ». Ce mouvement venu de la Silicon Valley commence petit à petit à se diffuser dans les entreprises françaises, au delà des seuls domaines de la tech ou des startup. La digitalisation de l’économie, la concurrence mondiale ou encore les profondes mutations de société auxquelles les organisations sont confrontées, transforment leurs besoins en profondeur. Pour survivre, elles ne doivent pas se contenter d’embaucher des personnes compétentes, mais recherchent des personnalités, flexibles et adaptables à tous les changements. Ces profils atypiques, longtemps boudés, pourraient bien devenir de plus en plus prisés par les recruteurs.
Des atouts rares et précieux
Pendant longtemps, les recruteurs se sont efforcés de mettre l’accent sur les savoirs et savoir-être plus que sur les seuls savoir-faire qui recouvrent les compétences inscrites sur un CV. Créativité, empathie, capacité à travailler en équipe, communication, … sont des forces que les candidats n’hésitent plus à mettre en avant.
Mais l’entreprise d’aujourd’hui veut plus ! Elle recherche de véritable couteaux-suisses, des multi potentiels qui ont de fortes valeurs ajoutées en plus de leurs compétences. L’idée est donc de ne plus miser sur des personnes rentrant dans le cadre mais de chercher la différenciation et l’originalité d’un parcours. Avoir des compétences exceptionnelles et hors des sentiers battus représente alors un atout. Dans 75% des cas, avoir une expérience atypique sur un CV attise la curiosité des recruteurs. Et avoir eu des projets personnels qui ont demandé beaucoup d’investissement est également plébiscité par 71% des recruteurs (étude Indeed d’octobre 2019).
Ainsi une personne passant ces week-end à observer les mouvements des cigognes noires conviendra davantage sur un poste demandant une grande patience, du calme et une bonne capacité d’écoute. Autre exemple, si un recruteur recherche une personne persévérante et capable de motiver ses équipes, un sportif de haut niveau est un profil idéal. Si celui-ci a évolué dans un sport d’équipe, cela renforce son esprit collaboratif et son investissement personnel.
Les décideurs en quête de profils atypiques recherchent avant tout une personnalité détonante, non conformiste, qui sera capable d’apporter des idées loufoques et disruptives pour permettre à l’entreprise de se réinventer.
Comment recruter et conserver ses profils atypiques ?
Aujourd’hui ces profils ne se retrouvent plus dans le triptyque classique de la candidature : CV, lettre de motivation, entretien. Ils recherchent des chemins de traverse pour se faire connaître et reconnaître. Ainsi le job dating, les hackatons ou encore la cooptation par les réseaux sociaux sont des moyens qui peuvent fonctionner.
Dès son entrée dans l’entreprise, le collaborateur doit se sentir compris, et être suffisamment libre et autonome pour pouvoir développer sa créativité et son plein potentiel.
Ainsi pour embaucher des profils rares, il est nécessaire que l’entreprise crée un environnement adéquat en s’adaptant aux personnes. Offrir un espace d’épanouissement assez ouvert est la condition sine qua non pour permettre aux nouvelles idées et visions d’émerger.